- CARNET DE BORD (suite des aventures...) -

 
 

Mars 2010 : La pluie qui tombe à pic, les nouvelles soubiques et un peu de politique

Le mois de mars est déjà entamé, il est grand temps qu’on vous donne quelques nouvelles de Madagascar enfin de Befoza parce que nous n’avons pas quitté notre petit village depuis 1 mois et demi. Le temps passe toujours aussi vite. Et oui, le 10 mars, ça fera déjà 6 mois que nous foulons cette terre rouge.

 

WE’RE SINGING IN THE RAIN !

La pluie est arrivée… enfin ! Après un mois de février avec 50 mm de précipitation, cette eau fait du bien. En quelques jours seulement nous avons battu le niveau de février. Les maïs ne pleurent plus et l’ensemble des cultures semble revivre. Les femmes ont récoltés les premiers haricots blancs qui sont délicieux. En parlant de « maugettes », petite pensée à nos amis Vendéens, espérons qu’ils se remettent le mieux possible après la tempête.

Au fait, haricot blanc se dit Tsaramaso en malgache qui, traduit littéralement, donne « Beaux yeux ». c’est sympa non ?

Befoza

  ~~~CERTAINS SCRUTENT LE CIEL AVEC DES JUMELLES , D'AUTRES ENFILENT DES CHAUSSURES... LA PLUIE ARRIVE~~~
 

CA BOSSE CA BOSSE A BEFOZA !

Deux nouveaux ouvriers viennent d’être embauchés à Befoza. Ils ont débarqué d’Antsirabé (500km au sud) il y a quelque mois pour chercher du boulot dans la région et on leur a parlé de Befoza. C’est ainsi que vers 20h un soir, les gendarmes ont téléphoné pour nous dire que deux hommes trempés jusqu’aux os venaient d’arriver à pieds et cherchaient un toit pour la nuit et du travail. Pas d’entretien d’embauche, on n'a pas regardé leur CV mais le lendemain ils étaient au boulot.

De notre côté, Marion avance avec les brodeuses sur la confection de nappes de différentes couleurs et s’est mise à la vannerie avec Mama Yva une femme du village. Benjamin a repiqué du géranium et distillé un peu de Ravintsara et aidé Dada Toa dans le projet « Poulaillers ». Il s’agit d’un projet financé par l’association Raoul Follereau pour aider les lépreux dans leur réinsertion sociale. Nous avons construits 8 bungalows/poulaillers et franchement on devrait les louer en chambre pour les vazahas (étranger) qui viennent à Befoza !!! Voyez par vous-même sur les photos. Bref ce sont les lépreux organisés en petite association qui gèreront l’élevage de quelques 200 poules au départ. L’intérêt des volailles réside dans le fait que l’entretien et les soins ne demandent pas beaucoup d’efforts physiques à ces personnes qui ont tendance avec leur maladie à se blesser aisément.

Donc vous voyez, ça avance toujours et la routine n’a pas encore pointée le bout de son nez.

Artisanat
  ~~~ATELIERS BRODERIE ET VANNERIE... ATMOSPHERE SOURIANTE ET STUDIEUSE  ~~~

première soubique

    ~~~ LA TOUTE PREMIERE SOUBIQUE DE MARION SOUS LES YEUX EBERLUES DE MAMA YVA ~~~

Trano Akoho

  ~~~8 PETITS POULAILLERS/CHALETS - DADA TOA SE VERRAIT BIEN Y PASSER LA NUIT ~~~

 

POLITIQUE

Enfin lors d’un passage à Andilamena (petite ville à 16 km d’ici), Benjamin a rencontré l’ancien député du bassin du lac Alaotra (notre région) et en a profité pour échanger un peu de politique avec ce cher Monsieur Max. Une phrase l'a beaucoup interpellé : "La démocratie n’est pas une valeur universelle. Elle n’est pas applicable de façon uniforme partout". "Comment voulez vous que l’on donne le pouvoir au peuple, car c’est bien là le sens du mot Démocratie, alors que les 2/3 de la population sont analphabètes". "Lors des élections, les politiques font des tournées dans les campagnes pour acheter les voix de nombreux  électeurs contre quelques Ariary ou un peu de riz. La priorité de ces gens est de se procurer de quoi manger pour le soir alors élire un président qui est censé mener le peuple pour les sept prochaines années, ça leur passe bien bien au dessus. S’il vous plait, arrêtez, chefs d’Etat occidentaux (USA et France en tête) de nous dire ce qui est bon ou pas pour nous malgache et de vouloir nous imposer tel quel votre modèle de développement. Vous n’êtes pas nous, vous n’êtes pas à notre place, bien souvent vous n’êtes jamais venus à Madagascar et de ce fait ne comprenez pas ce que nous souhaitons vraiment."

C’est pour ces raisons selon lui que la crise politique dure tant à Madagascar. Pour ces mêmes raisons aussi que des conflits éclatent et que des guerres sans fin sévissent en Iraq, en Afghanistan et ailleurs.

La démocratie, comme beaucoup de concepts (pardon du mot concept) proposés par les Vazahas, est très intéressante sur le papier mais encore faut il savoir lire le texte, le comprendre et vouloir l’appliquer.

Voila quelques lignes qui nous permettront de réfléchir un peu à notre échelle avant de dire à nos proches que telle décision est LA bonne décision pour elle.

Merci bien Monsieur Max et à la prochaine pour écouter vos propositions pour aider la population malgache à sortir de la famine, si c’est ce qu’elle souhaite.

Retour au colonialisme (NON, à coup sûr), Dictature, despotisme et totalitarisme comme dans certains pays voisins d’Afrique (vraisemblablement NON), peut-être une nouvelle forme de République Vita Gasy (Made in Madagascar) avec un Etat réellement au service de l’intérêt général et prenant en compte les disparités ethniques. Quid de la mise en place d’un tel régime ?

 

Kenavo à tous et avant de vous laisser, un grand merci aux Balladins de Plouguernével, troupe de théâtre du Kreiz Breizh qui a eu la gentillesse de donner le bénéfice de ses représentations au profit des enfants de Befoza. Regarder ci-après le résultat concret en image !!!

 

On vous embrasse

Ma-yion et Benzaza

Merci les balladins

 

  ~~~LA CUISINIERE EST TOUT SOURIRE ET POUR CAUSE, SES MOFO RAVINA SONT UN REGAL~~~
~~~ MERCI ENCORE AUX BALLADINS DE PLOUGUERNEVEL ~~~
 

 

  ~~~EN BONUS, QUELQUES PIROUETTES...
  ~~~ LES PAPILLONS SE DEFENDENT PAS MAL MAIS NOUS PREFERONS NETTEMENT LE STYLE DE TANTELY ~~~

Pirouette

 



Février 2010 : Notre quotidien durant la période des pluies également appelé période de soudure


NOS JOURNEES

Depuis janvier nous avons un rythme de vie plutôt speed. Debout à 5h45, on enfile une bolée de manioc ou de maïs et début de journée à 6h45 après l’instant breefing (et prière du matin évidemment). Ensuite au taquet jusqu’au soir 17h30 avec heureusement une pause du midi pour se caller le ventre avec un demi kilo de riz !!

MARION ET L’ARTISANAT

Plus concrètement, Marion a attaqué sérieusement l’artisanat avec les femmes sur deux ateliers : un de broderie (nappes, serviette…) et un autre artisanat divers (non pas des moufles et des bonnets) mais avec par exemple des cadres photo en écorce de bananier, du tissage de set de table, vannerie... Elle est bien occupée et cette nouvelle activité lui permet de tisser (sans jeu de mot) de nouveau lien avec les femmes du village.

Artisanat
~~~ATELIER ARTISANAT ET BRODERIE~~~


BEN ET L’INVENTAIRE DE BEFOZA

De mon coté, je suis dans l’inventaire de la ferme de Befoza : population, ouvriers, logements, bâtiment agricole, cheptel et le gros du boulot réside dans le chiffrage des parcelles… donc depuis quelques temps je sillonne les champs avec Randria, l’ouvrier technicien de la ferme, avec un mètre à la main et chaque parcelle est mesurée… Après cette collecte de données, le plus intéressant est biensûr l’analyse et l’utilisation qu’on en fait : calendrier de cultures et plan général de Befoza. Pour tout ça, Marion m’aide évidemment car le coup de crayon c’est plutôt son truc !!!

Sinon et bien comme dans toutes les fermes, il y a des petites choses à faire à droite à gauche…

Inventaire rizière

METRAGE DES PARCELLES DE RIZ - VUE SUR UNE PETITE PARTIE DES RIZIERES 


UN PEU D’ENSEIGNEMENT

En parallèle de tout ça, pour clore nos journées, c’est cours comme à l’école pour tout le village enfin pour les volontaires. Nous enseignons à Marcelin en particulier, un ado du village. Marion le français, et moi la physique et les maths. Marion donne aussi des cours de français à un grand groupe de personnes. Au début ce n’était que pour les jeunes filles mais le succès est au rendez vous et aujourd’hui, le groupe s’est nettement étoffé : une dizaine de femmes, hommes, enfants… 

Le samedi, Marion a commencé a donné une heure de cours de français aux enfants de l’école de Befoza. Ce sont les « enfants du parrainage » enfin ils sont appelés ainsi car tous les midis, ils viennent à Befoza pour manger un repas offert par leur parrain (français). Enfin, pour finir sur l’enseignement, deux fois par semaine, je donne des cours d’anglais à Sr Philibertine.

LE TEMPS PASSE… VETI VETI (vite vite en malgache, c’est facile !!)

Voila comment les jours passent ou filent à mille à l’heure pour être plus juste. Nous sommes vraiment à fond dans notre mission. Et pour l’instant, ça nous plait toujours autant qu’au début. Côté alimentation pour donner une note colorée à ce message disons que nous croulons sous les fruits : mangues, ananas, jack fruit, banane…. Plus quelques fruits rigolos, sauvages ramassés par des dames des environs et achetés par jeanne marie. Dont un petit fruit noir, appelé « vary mainty » ou riz noir et dont les gens se nourrissent pendant la période de soudure faute de riz ou d’autre chose.

 Faune et Flore de Befoza

NE PAS MELANGER SUCRE ET SALE OU PASTEQUE ET POTIRON


DURE DURE LA PERIODE DE SOUDURE

Des fruits, du bois, du charbon… les habitants de la région cherchent à vendre tout ce qu’ils peuvent durant cette période de soudure pour gagner de quoi s’acheter quelques kapok de riz pour manger un peu. On parle simplement de manger UN repas par jour. (Le kapok est l’unité de mesure malgache, correspondant à une petite boite de conserve de 200g). Tous les jours, des hommes et femmes viennent à Befoza demander si on peut les embaucher pour n’importe quel type de travail. Ces journaliers creusent des trous de 1m cube pour préparer le terrain pour le manioc, s’occupe de l’entretien des parcelles : couper l’herbe à la faucille, retourner les champs à la bêche (angady) pour enlever les mauvaises herbes… Ils sont payer directement en kapok de riz car les payer en argent ne les aideraient pas car ensuite ils seraient obliger de faire 20km à pieds pour aller en acheter au marché et durant la soudure le prix du riz est très élevé. Cette saison est très difficile à passer pour la population et on sent vraiment la misère partout. Les gens sont maigrichons et n’ont pas toujours de quoi manger. S’ils tombent malades c’est la cata… ils viennent à Befoza dans l’espoir de premiers soins mais si c’est grave alors se pose la question d’aller ou non à l’hôpital d’Andilamena (ville à coté). Et oui, chez nous, on n’hésite pas on fonce aux urgences mais ici on pèse le pour et le contre car les soins ça veut dire des dépenses (transport, consultation, médicament…). Nous avons eu le terrible exemple d’une jeune fille de 12 ans environ qui est arrivée Befoza pour des soins mais son état déjà très préoccupant : fièvre importante, frissons, mal au ventre terrible et incapable d’avaler un peu d’eau. Ne pouvant la soigner, nous avons dit à sa famille d’aller vite à l’hôpital. Nous apprendrons deux jours plus tard, qu’elle est décédée là bas : fièvre jaune peut être. C’est affreux quand on sait qu’un vaccin peut éviter ça. Malheureusement, ça semble être monnaie courante ici, les décès faute de soin. Cette période de soudure donc est réellement un cap à passer chaque année pour les locaux. Sans l’idée ou la possibilité d’épargne, on voit mal comment les choses peuvent s’arranger dans les années à venir. A moins de voir la mise en place de coopératives comme il y a eu chez nous à partir des années 50 mais ceci nécessite l’implication de l’Etat or le pays semble s’enliser dans un conflit politique sans fin. De plus, les agriculteurs ont du mal à faire confiance à l’Etat, trop souvent corrompu.

Ouvriers Journaliers

JOURNALIERS TRAVAILLANT A BEFOZA - A DROITE, TSARANIFI GARDIEN DE RIZIERE (il chasse à la fronde, les oiseaux et les rats!!!)


Désolé pour ce tableau un peu sombre de la situation, mais nous souhaitions attirer votre attention sur le fait qu’autour du petit paradis de Befoza, et de nos jolis projets de développement sur cette ferme, la situation est très préoccupante.

La saison des pluies est pour l’instant bien calme, ne nous apportant ni cyclone (tant mieux), ni beaucoup de pluies (c’est moins bien). Espérons que les quelques gouttes et le petit crachin breton de Befoza suffira à faire pousser le riz pour que les gens puissent de nouveau se caller l’estomac une, deux et même trois fois par jour.

 

On vous laisse sur quelques photos pour vous remettre le sourire après tout ça :
 

Apprentissage de la marche
Apprentissage de la marche !!
 

 Petits de Befoza

SOURIRES DE BEFOZA

 


REGARDS CROISES


Janvier 2010 : un petit ragot pour cette nouvelle année



31 décembre – 6 janvier : Les Comores

Nous revoici à Madagascar après une semaine passée aux Comores. J’en vois déjà rigoler : « Ils nous font la morale pour qu’on consomme moins en France et ils voyagent en avion à tout l’Arrigo… Quel paradoxe !». C’est vrai que notre bilan carbone à dû en prendre un coup avec cet aller retour (Tana – Moroni), mais du point de vue culturelle c’était encore une fois extrêmement enrichissant et pour tout vous dire, même aux Comores nous avons pris une leçon sur l’importance de se satisfaire de peu et de réduire notre consommation de biens matériels.

Tout commence, à Tana, à l’agence Air Madagascar, le 30 Décembre. On demande s’il existe un  vol pas cher vers une destination au hasard pas trop loin de Madagascar. Oui, M’sieur Dame, il reste juste deux places pour Moroni ? Où ça ? Moroni - Les Comores. Ok, demain, on part aux Comores pour 7 jours. Arrivés, à Moroni, surprise, on nous demande de payer le visa pour entrer sur le territoire. On n’a pas un rond mais pas de souci on a des Ariary Malgache ou au pire la carte bancaire. Il n’y a pas de distributeur à l’aéroport et ils ne prennent pas les Ariary. On stress un peu puis on discute avec plein de gens. Un couple de Vuzungu (étrangers blancs), accompagnés de leurs deux enfants, et venus chercher leurs parents à l’aéroport nous font confiance et nous avance l’argent pour le visa et de quoi payer un taxi jusqu’à la banque la plus proche. On a leur adresse et on ira les rembourser quand on pourra. On est sauvé, enfin pas pour longtemps. Les banques et distributeurs n’acceptent pas les cartes étrangères. On peut se faire virer de l’argent mais ça n’arrivera que lundi car demain c’est le 1er janvier férié et ensuite c’est le weekend. Avec 8 euros en poches, ça risque d’être tendu. Encore une fois, on est sauvé par le gong. Un homme décide de nous prêter de l’argent par pure gentillesse. « Voici un billet de 500 euro. Ce soir c’est le réveillon, vous êtes aux Comores. Amusez vous et profitez de votre semaine. Voici mon nom et mes coordonnées, vous me rembourserez quand vous pourrez, mais surtout ne vous tracassez pas avec ça »

Voila comment nous avons obtenu de quoi rembourser nos bienfaiteurs américains et profiter pleinement de notre séjour. Alors ce séjour, ce pays…  Un islam envoutant, envahissant mais très ouvert et tolérant. Des eaux turquoises et de grandes trainées de lave se décomposant en un sable fin, noir et blanc. Un peuple chaleureux, beau, accueillant, souriant, poissons et langoustes fraichement pêchés et préparés avec du manioc et des fruits du pin (fruits typiquement comorien). Et en même temps, des plastiques partout, de la saleté autour des plages,  des hôtels et restaurants dégradés, des Comoriens à la recherche de faux papiers ou d’une pseudo-amitié pour pouvoir passer la frontière et entrer en France, l’eldorado. Le tableau n’est ni noir ni blanc, comme ce peuple issu d’un mélange des genres : arabe, français, malgache et vivant entre pauvreté et opulence…

 


 

 

En bref, nous avons bien circulé autour de l’ile de Ngazidja, tantôt tous les deux, tantôt accompagnés par Rachad, un autochtone bienveillant, avec un jeune couple tchèque ou parfois entourés par une vague de jeunes comoriens sur excités. Un séjour riche en émotion et en rencontres. Une belle aventure !

A présent, retour à la réalité à Tana. Demain, les rendez vous commencent avec des acheteurs potentiels d’HE et des fabricants ou vendeurs d’artisanat. Et bientôt, nous retrouverons notre contrée retirée de Befoza.

 

Bises à vous tous

Marion et Benjamin


 



Fêtes de fin d’années

Bonjour à tous

En cette période festive, nous vous souhaitons nous aussi une très heureuse nouvelle année. De notre coté, tout s’est passé dans la sobriété !

Pour l’heure, nous faisons un dernier petit tour à la capitale avant de repartir pour Befoza et attendre que la période des cyclones se passe (mi janvier à mars environ). Pendant ce temps, les routes sont impraticables. D’ailleurs  il ne faut pas trop qu’on traine à Tana, si on ne veut pas risquer d’y rester coincé !

Le repiquage du riz  est presque terminé et notre mission à Befoza est désormais bien démarrée. Benjamin s’occupe de l’atelier Huile essentielle : de la culture de plantes aromatiques à la vente, en passant par des formations pour les ouvriers. Pendant la période des cyclones, les femmes libérées du repiquage devraient avoir davantage de temps pour se mettre autour de la table pour travailler l’artisanat. Marion a déjà pas mal de nouvelles idées (cartes postales, cadre photo…) et Jeanne Marie a déjà travaillé la broderie par le passé avec les filles. Après l’achat de matériel à Tana, y a plus qu’à comme on dit. Alors nous verrons bientôt ce que donne l’artisanat de Befoza… Vous êtes impatients ??? Nous aussi, on attend de voir ça !!!

A plus long terme, nous envisageons d’acheter une vache laitière et donc de créer un atelier lait avec fabrication de yaourts, fromage… et consommation de lait frais biensûr. Ce serait vraiment super pour les enfants qui n’ont aucun produits laitiers après l’allaitement maternelle (qui pour info dur environ 2 ans ici). Une vache laitière coute entre 300 et 500 euros. Autant dire que ce n’est pas donné, d’autant qu’en suite, il faut payer un ouvrier pour la soigner et s’occuper de l’atelier lait. Mais c’est un investissement qui en vaut la chandelle… on le pense en tout cas.

Sinon ne parlons pas que boulot ! Après tout vous avez eu des congés alors pourquoi pas nous ! Nous avons donc passé Noël à Befoza avec tout le monde. Quand vous faisiez tous la fête le 24 au soir en France et que les enfants ouvraient les cadeaux déposés par le vieux barbu, de notre coté, il n’y avait rien de différent des autres jours. Mais rassurez-vous, le 25 à 6h du matin tout le monde était sur le pont pour préparer une fête pour le jour J. Le jour de Noël, nous avons donc assisté dans l’après midi à une pièce de théâtre interprétée par les jeunes adolescents du village après avoir partagé un grand repas riche en émotion.
 


En effet, tous les petits enfants de Befoza et des environs étaient réunis autour de nous pour partager le repas de Noël. Ces 60 bambins ont chanté à tue-tête durant tout le repas sous l’impulsion d’une Jeanne Marie aux anges. C’était vraiment le bonheur, de les écouter et de les voir tous avec un large sourire sur le visage.  Après le repas, ils ont reçu un petit paquet de vêtements et une paire de tongue. C’était donc un Noël un peu plus simple qu’à notre habitude mais vraiment très enrichissant. Pour autant, ne culpabilisez surtout pas d’avoir mangé du foie gras et bu du bon vin, ça fait parti de notre culture française... Néanmoins, on aura compris qu’on peut parfois être tout aussi heureux en se satisfaisant d’un peu moins de fastes et de paillettes. D’ailleurs c’est certainement tout au long de l’année, qu’on pourrait apprendre à s’éclater autant en consommant moins.

Enfin, voici en bonus deux anecdotes qui nous montrent encore un exemple du décalage culturel entre nos deux pays – France et Madagascar :

En travaillant à la pesée des plantes aromatiques, nous avons sorti le pèse personne. Evidemment tout le monde a voulu monter dessus. Et à notre grand étonnement, ici pour se moquer de quelqu’un, on lui dit qu’il pèse moins que son poids… Génial, non ! Et nous qui souhaitions ressembler à Angelina Jolie et Brad Pitt, on a rien compris. Dorénavant ce sera Maïté et Carlos nos modèles d’esthétismes.

Deuxièmement concernant l’âge. Là encore c’est l’inverse. Dire à une dame que c’est une grand-mère ou qu’elle s’habille comme une grand-mère, c’est poli et même très apprécié ! Alors, Claudine et Marie-Annick, n’ayez plus honte et ressortez les blouses à carreaux et les culottes en laine !!

 


 

 

 

 

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