Nos réactions suite à l'intervention de Maitre Guy AURENCHE – Avocat français, militant des droits de l’homme, président du CCFD (comité catholique contre la faim et pour le développement)

 

Pourquoi les droits de l’homme ?

En 1946, Albert CAMUS entreprit une série de conférence aux USA sur le thème « Qu’est ce que l’homme ? ». Elevé dans l’entre deux guerres, après les atrocités de la première guerre mondiale, dans une société nihiliste où ni la religion ni même la philosophie n’étaient respectées. Comment se fait-il que des hommes et des femmes nés dans une société sans racine, sans fondement, aient retrouvé sens et force pour se relever et pour entrer en résistance ? Il répond : « Nous sommes rentrés en nous-mêmes et avons redécouvert l’inacceptable ».

La déclaration de 1948 nous invite, aujourd’hui plus que jamais, à redécouvrir l’inacceptable. Nous devons prendre conscience de cette inacceptable misère et la refuser. Faisons en sorte que soit respecter le nécessaire vital pour chaque homme.

 
 

Naissance des droits de l’homme…

Inspiré notamment du Bill of Rights de 1689 en Angleterre, du United States Bill of Rights de 1789 aux USA et de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 en France, un texte fait consensus dans la communauté internationale et donne pour la première fois une dimension universelle aux droits de l’homme.

Nous sommes le 10 décembre 1948, à Paris, au lendemain de la seconde guerre mondiale ayant entrainée la mort de quelques 60 millions d’êtres humains,  l’assemblée générale de l’ONU (organisation des nations unies), adopte la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.

 

Comment faire respecter les droits de l’homme ?

A défaut d’avoir une portée juridique en tant que telle, le poids de cette déclaration réside dans le fait que les dirigeants de 192 pays « doivent », car se sont engagés, à respecter leur signature. La déclaration permet d’attaquer un dictateur en disant : Vous ne respectez pas la liberté d’expression ou la liberté de pensée (par exemple) mais respectez au moins votre propre signature.

Attention aux accusations hâtives concernant le respect des droits de l’homme par tel ou tel peuple car notre interprétation des droits est forcément subjective car faites à travers nos yeux de français. Prenons l’article 5 par exemple : Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. L’interprétation du terme « inhumains » est liée à notre héritage culturel, à l’histoire de notre peuple. A titre d’illustration, on peut aisément imaginer que certains occidentaux jugerons inhumains les pratiques d’excision de certains jeunes filles africaines, soyons conscients que certains africains à l’inverse jugerons au moins aussi inhumains de garder nos aïeux dans des mouroirs durant les dernières années de leur vie. Voici un exemple montrant que la déclaration des droits de l’homme ne doit pas servir à nous accuser les uns les autres mais plutôt nous aider à nous interpeler entre culture et à faciliter le dialogue interculturel.

 

Notre projet dans tout ça

Gardant à l'esprit le contexte de la naissance de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme,  disons que pendant ces deux ans, nous souhaitons devenir des « alliés » et faire partie de ce groupe d’hommes qui lutte contre la misère et pour le développement des pays du sud. Ceci peut paraitre un peu trivial, voire candide mais nous restons convaincus que simplement en étant présent aux côtés de ce qui en ont besoin, on parvient à faire avancer les choses.
D'aucuns nous dirons qu'on peut aider tout autant près de chez nous, (notre petite voisine. par exemple); c'est juste et d'ailleurs, n'hésitez pas à commencer dès aujourd'hui. Nous ne nous voilons pas la face, et nous n'oublions pas qu'en partant loin, même avec l'envie profonde d'aider les autres, nous partons avant tout pour nous. Pour découvrir d'autres façons de penser, d'autres personnes, d'autres paysages et nous avons la naïveté de croire que nous pouvons en restant nous-mêmes être un petit déclic sur place.